Je sors rejoindre Nikki
Vous retrouvez Nikki à l’entrée du kart-club. Elle s’approche et vous dit simplement : « J’habite au 36 rue Chaptal, au cas où on se perde à un passage piéton. » Elle vous tourne le dos et part devant vous d’un pas pressé, jusqu’à avoir une petite dizaine de mètres d’avance sur vous. Discrétion ou mascarade ? Vous la suivez légèrement agacé mais, bon, vous avez déjà connu pire comme lubie féminine...
Chemin faisant, au milieu des klaxons et des embouteillages de plus en plus denses, vous vous posez quand même quelques questions sur les relations entre Nikki et Luigi : n’êtes-vous pas en train de commettre une petite bêtise ? Sans parler de fruit défendu ou de piquer la copine de votre meilleur ami, vous vous demandez si... Enfin, vous n’auriez pas envie de le contrarier pour elle. Vous l’imaginez seul à la table de la cafétéria... C’était pourtant lui qui avait invité tout le monde et payé la piste de kart. « Pour lui, ça se termine un peu comme d’habitude... Heureusement, il reste le match de ce soir. Sur ce coup-là, j’insisterai pour le rembourser. » Vous repensez aussi aux sensations que vous avez eues en vous réveillant ce matin : votre envie de... construire alors que vous suivez une fille qui vous a proposé de vous sauter dessus comme elle mangerait un second steak... Êtes-vous vraiment capable de devenir adulte ?
Vous remontez la rue Chaptal jusqu’au numéro 36. Vous connaissez assez bien cette rue, une de vos ex habitait là... Nikki vous attend et vous tient la porte d’entrée de l’immeuble. « Tu me donnes l’étage et le numéro de porte ou je suis autorisé à prendre l’ascenseur avec toi ? » Elle vous sourit (légèrement) et vous montez avec elle l’escalier jusqu’au deuxième étage. Vous entrez avec elle dans un appartement très sombre. De grands rideaux opaques sont tirés devant les fenêtres et les raies de lumière vous laissent deviner une déco assez épurée, tout en contrastes de noir et blanc.
Une vraie pénombre pour faire... Sans vous prévenir ni vous proposer de vous installer, elle colle ses lèvres contre les vôtres. Elle se montre tout de suite très... entreprenante et vous murmure à l’oreille des phrases du style « Je sais ce que tu veux... Je sais ce que tu cherches... » En ce qui vous concerne, vous auriez préféré prendre d’abord une petite douche histoire d’effacer la transpiration du kart mais bon... On ne fait pas toujours ce que l’on veut. Le corps de Nikki est très mince... D’habitude, vous appréciez plus de rondeurs mais ses courbes légères dégagent une féminité... redoutable. Ses gestes sont fermes et audacieux, elle ne vous attend pas et semble bien décidée à diriger les débats. Pourquoi pas ? Elle vous allonge dans son lit et s’installe sur vous. Son poids ne vous pose aucun problème. Elle continue de parler, elle vous demande de bien regarder, de profiter et de la laisser faire... Au bout de quelques minutes, pourtant très agréables, cette petite... autorité érotique commence à vous gêner un peu. Vous ne dites rien, vous la laissez continuer mais vous ne souhaitez pas terminer comme ça. Au moment où elle décide d’accélérer ses mouvements, vous vous redressez vigoureusement et, tout en la maintenant contre vous, vous basculez et vous retournez la situation. Sur le coup, elle ne semble pas apprécier la manœuvre mais, en utilisant les gestes et les mots appropriés, elle finit par se relâcher et par accepter votre petite surprise. En suivant ses mouvements et sa respiration, vous choisissez le meilleur moment pour terminer, sans trop attendre, et vous vous allongez à côté d’elle. Nikki respire en regardant le plafond. Vous ne pensez plus du tout à Luigi ou aux scrupules que auriez pu avoir. Vous êtes juste content d’être là... Vous n’iriez pas jusqu’à dire que vous êtes arrivé à la faire... (ça arrive très rarement la première fois) mais vous êtes satisfait.
« Nikki, ce n’est pas ton vrai prénom, n’est-ce pas ? »
Elle vous regarde, l’air un peu étonnée, et vous répétez votre question. « Non... Je m’appelle Véronique mais je déteste ce prénom. Et je déteste encore plus qu’on me surnomme Véro. » Sur ce, elle se lève et se dirige vers la salle de bain. Vous aussi vous aimeriez bien prendre une douche... si elle n’est pas d’accord, il faudra que vous preniez le temps de rentrer chez vous avant de rejoindre Luigi au stade. Il vous attendra vers 19h30. Quelle heure est-il ?
Vous êtes seul dans la chambre de la mystérieuse Nikki. Vous remettez vos sous-vêtements et vous ouvrez grand les rideaux pour faire entrer la lumière. Tout est noir et blanc. Un style un peu... japonais. Très sobre. Très propre. Rien de véritablement personnel. Vous passez dans le salon et, là-encore, vous ouvrez les rideaux. Même style, sobre et propre, noir et blanc... Vous remarquez de nombreux emplacements pour des photos mais ils sont tous vides. Certaines filles cachent des photos la première fois que vous venez chez elles, pour protéger leur histoire, leur intimité et leur... personnalité. Là, pourtant, rien n’était prévu à l’avance. Vous cherchez un meuble dans lequel, selon vous, une fille comme Nikki dissimulerait quelques secrets personnels. Vous entendez l’eau de la douche qui continue à couler. Vous ouvrez un tiroir, vous trouvez un classeur assez épais et, en-dessous, des photos plastifiées... ce sont des tirages professionnels, des épreuves pour des affiches de publicité, des brochures, des... Vous ouvrez le classeur. C’est un book, comme disent les jeunes filles qui rêvent de mannequinat. Vous trouvez-là des dizaines de clichés de Nikki dans toutes les lumières et les expressions possibles : gaieté, tristesse, surprise, grimaces... Son sourire et son regard lumineux la rendent véritablement méconnaissable. Chaque photo est comme un personnage totalement différent de celui que vous connaissez, rien à voir avec la Nikki taciturne et renfermée... qui est pourtant la même fille. Vous regardez à nouveau les photos plastifiées et, cette fois, vous identifiez Nikki sur chacune d’entre elles. Vous pensiez que sa principale caractéristique était ses cheveux courts mais...
La douche vient de s’arrêter. Vous fermez le tiroir mais vous déposez volontairement le classeur ouvert sur la table du salon. Ça l’obligera peut-être à en parler avec vous... Vous observez une nouvelle fois la décoration de l’appartement : le noir et blanc comme une obsession... et ces photos qui, justement, représentent toutes les nuances possibles de la vie. Vous regardez fixement les emplacements vides. Nikki arrive dans son peignoir (une sorte de fin kimono, noir et blanc). Elle voit le classeur sur la table et, sans rien dire, elle ouvre un autre tiroir rempli de photos. D’autres photos d’elle. Elle en sort un paquet qu’elle commence à trier et elle remplit un par un les emplacements vides de l’appartement. Quelle comédie... Vous pourriez partir sans rien dire mais vous essayez une dernière fois de lui adresser la parole. Histoire de... « Tu l’as connu comment, toi, Luigi ? »